Bilan 2010 : L'année de transition

L'année 2010 aura été particulière à bien des égards. Pour commencer, c'est la fin du règne glorieux de Pete Carroll, profitant des derniers rayons de soleil pour s'éclipser. C'est aussi la première année durant laquelle USC doit subir les sanctions infligées par la NCAA pour une affaire vieille de plus de cinq ans. C'est également l'année qui marque le départ de Mike Garrett, Athletic Director depuis 1993, renvoyé suite à la conclusion du cas Reggie Bush. 2010 est également la saison où Notre Dame aura infligé la défaite aux Trojans au Coliseum pour la première fois depuis dix ans. En bref, c'est une année à oublier. Mais c'est aussi une occasion parfaite d'effectuer une transition en douceur vers un nouveau règne.

Premièrement, la totalité du programme de football est réorganisé avec un nouveau staff. Pat Haden prend la succession de Mike Garrett et devient ainsi le septième Athletic Director de l'histoire d'USC. Il respecte cependant la décision de son prédécesseur de nommer Lane Kiffin à la tête de l'équipe de football en tant que Head Coach. Ce dernier parvient à s'entourer d'excellents entraîneurs, certains parmi les meilleurs du pays. Monte Kiffin gère les schémas défensifs, le légendaire Ed Orgeron s'occupe de ce qu'il sait faire de mieux, le recrutement et la Defensive Line, John Baxter entraîne des Special Teams vaillantes, Kennedy Pola quitte la NFL pour venir gérer les Running Backs et Clay Helton s'occupe des Quarter Backs, une institution à USC.

Tout ce beau monde se démène pour remettre le programme à flot après le scandale Reggie Bush et surtout les répercussions désastreuses qui en ont découlé. Comme une interdiction de Bowls pendant deux ans, des retraits de bourses scolaires à distribuer aux futures recrues voire même la possibilité de demander un transfert pour les étudiants-athlètes d'USC. De ces sanctions, considérées par l'entière planète football comme démesurées, découle une fuite des joueurs et des recrues. Comme Seantrel Henderson, top prospect national en 2010, qui décide de renier les Trojans pour le soleil de la Floride. Il en résulte également un effectif sevré où la profondeur fait cruellement défaut, en particulier à des postes déjà décimés comme les Line Backers ou la Offensive Line.

Mais ne crachons pas dans la soupe, USC possède toujours énormément de qualité dans son Roster et la classe de recrutement 2010 est particulièrement exceptionnelle. Mais c'est la première pierre posée à l'édifice de la reconstruction du programme par Lane Kiffin. La quasi-totalité des recrues sont assignées Redshirts afin de préparer le futur. Seules quelques recrues sont ajoutées à l'effectif de matches pour apporter un peu de profondeur. Il en résulte de bonnes surprises comme Robert Woods et Nickell Robey mais aussi de la déception avec Dillon Baxter, trop peu concentré sur le football et étourdi par les aléas de la vie d'étudiant-athlète sur un campus aussi gigantesque et forcément distrayant.

Lane Kiffin et Monte Kiffin mettent ainsi en place leur vision du football universitaire, qu'ils expérimenteront toute la saison. Si ce dernier reste friand de la formation Tampa 2, on verra plusieurs innovations en défense au cours des rencontres comme le Corner Blitz qui s'avèrera souvent payant. Les consignes évoluent et les entraîneurs apprennent rapidement. La formation Wildcat est également plusieurs fois mise à l'essai en attaque et elle donne des résultats, comme avec le touchdown inscrit contre UCLA avec un RB à la passe. Toutefois, encore trop d'erreurs viennent ternir l'ensemble mais on peut l'accepter puisqu'il s'agit de l'année d'adaptation du nouveau coaching staff.

Le second fait d'armes de Lane Kiffin a été d'utiliser Matt Barkley comme un vrai chef de troupes. En l'impliquant dans le recrutement dès son arrivée, il a donné de vraies responsabilités au jeune Quarter Back, lancé par Pete Carroll et adoubé par Kiffin. Avec les grands leaders Shareece Wright, Stanley Havili et Malcolm Smith dans leur dernière année, le Head Coach avait besoin d'un nouveau prophète. Barkley s'est ainsi trouvé une véritable âme de leader, s'occupant de ses camarades isolés de leur famille durant l'été en les invitant chez lui, à Newport Beach, ainsi que beaucoup de maturité. Il est ensuite devenu le premier Sophomore de l'histoire d'USC à avoir été nommé Capitaine par ses équipiers. Et le QB a pris ses responsabilités très au sérieux, s'impliquant à fond sur et en-dehors du terrain. Sa progression a été formidable et il est dorénavant le vrai leader de cette équipe.

Pour l'heure, il convient, pour nous les fans, de savoir mesurer la situation avec gravité. USC a changé de visage. On ne verra plus Pete Carroll rire aux éclats sur le bord de la touche ou enflammer une conférence de presse par des répliques pleines d'esprit. On ne verra pas dans un avenir proche les confettis virevolter autour d'une équipe triomphante au terme de sa saison. On ne verra pas souvent un Coliseum plein à craquer pour soutenir son équipe. L'heure est à l'humilité et à la discrétion. En se faisant oublier cette saison, écarté du Poll 25, USC a patiemment et durement travaillé pour être prêt. Dans une ou deux saisons, lorsque les sanctions n'influeront plus sur le destin des Trojans, ils seront prêts. Prêts pour régler leurs comptes et montrer à tous qu'USC ne se rend jamais !

Fight On !